La Nouvelle République - 12 septembre 1968





La Nouvelle République - 12 septembre 1968

Les premiers des 500 pylônes de l’aérotrain se profilent dans le ciel de la Beauce

Orléans (de notre rédaction) – Les 120 ouvriers qui, sous la direction de l’ingénieur Boutaud, fabriquent dans l’usine créée à proximité de la gare de Chevilly (Loiret) les éléments de béton de la voie aérienne du premier tronçon de l’aérotrain, ne chôment pas et, déjà, se profilent dans le ciel de la Beauce, les pylônes de soutènement de ce moyen de transport futuriste, dont l’achèvement consacrera la place de choix que détient la France au palmarès des transports collectifs à très grande vitesse.
On sait que le premier tronçon de la ligne expérimentale qui permettra les essais définitifs, à vitesse d’exploitation du premier aérotrain commercial au monde, ira de Chevilly à Ruan, sur 10 km, 8 autres devant être ultérieurement construits entre Chevilly et Saran, à travers les derniers massifs de l’ouest de la forêt d’Orléans.
Des moyens puissants ont été mis à la disposition des techniciens et sur la route construite parallèlement à la future ligne où les premiers des cinq cents pylônes de soutènement prévus entre Chevilly et Ruan sont en place, d’impressionnants engins de transports et de levage circulent, parmi lesquels un camion spécial avec remorque à six roues motrices, utilisé précédemment au Sahara pour le transport des tubes de pipeline, des puits de pétrole d’Hassi-Messaoud au port algérien de Bougie, et deux grues sur chenilles de 30 tonnes.
La fabrication des pylônes – hauteur moyenne 6 m. 25 et poids 20 tonnes – ne peut être uniforme, ce qui ne facilite guère la tâche des ingénieurs.

A cinq mètres au-dessus du sol

Leur hauteur varie en effet en fonction du profil du terrain à survoler, à 5 mètres au-dessus du niveau du sol, puisque la voie bétonnée qu’ils sont destinés à supporter doit non seulement être aussi horizontale que possible et les rampes ou pentes extrêmement régulières et aussi peu accentuées que possible.
De même les fondations doivent-elles être coulées sur place, selon la nature du terrain. C’est ainsi, par exemple qu’à certains endroits, sur sol mou, les terrassements devraient avoir dix mètres de profondeur.
Tout ceci explique l’ampleur du projet, ses difficultés et les longs délais qui restent encore à courir avant son achèvement.
Ce n'est pas demain que la liaison Paris-Université d'Orsay et Orléans-Université de La Source sera réalisée par aérotrain sur coussin d'air.

© La Nouvelle République - Septembre 1968



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